Michel Strogoff

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Michel Strogoff

Intitulé à l'origine "Le Courrier du Tsar", le roman doit son nom au prince Orloff qui, le 23 novembre 1875, conseilla à Pierre-Jules Hetzel et Jules Verne qu'il avait invités chez lui, d'en changer le titre.

L'œuvre paraît d'abord en feuilleton dans la revue le Magasin d'éducation et de récréation du 1er janvier 1876 au 15 décembre 1876, avant d'être publiée en volume la même année chez Hetzel. Pour l'élaboration de ce roman, Jules Verne a reçu des conseils de l'écrivain russe Ivan Tourgueniev, dont Pierre-Jules Hetzel était également l'éditeur. Le livre a été rédigé à peu près à la même période où Hetzel écrivait Maroussia (1878).

Le roman relate le périple de Michel Strogoff, courrier du tsar de Russie Alexandre II, de Moscou à Irkoutsk, capitale de la Sibérie orientale. Sa mission est d'avertir le frère du tsar, resté sans nouvelles de Moscou, de l'arrivée des hordes tartares menées par le traître Ivan Ogareff pour envahir la Sibérie. Sur cette route pleine d'obstacles, il croise la belle Nadia, ainsi que les journalistes européens Harry Blount et Alcide Jolivet. Les voyageurs mettent en général cinq semaines pour aller de Moscou à Irkoutsk. Les courriers du tsar n'ont besoin que d'à peine dix-huit jours pour parcourir cette distance. Michel Strogoff met trois mois, à cause de toutes les épreuves qu'il doit surmonter. Il se fera, entre autres, brûler les yeux et deviendra aveugle… Nadia, sa fidèle amie, le suit tout au long de son aventure. Ils se font passer pour frère et sœur.

La pièce de théâtre a été commandée à Jules Verne par le théâtre de l'Odéon le 19 octobre 1877. Verne devait d'abord y travailler seul, mais finalement se résout à s'adjoindre, à contrecœur, Adolphe d'Ennery. La scène de l'Odéon ayant été jugée trop petite pour l’accueillir, son directeur, Félix Duquesnel, décide de confier la pièce au directeur du théâtre du Châtelet, Émile Rochard.

Jules Verne envisage d'y faire tenir les rôles principaux de Michel Strogoff et Nadia par le couple Henri et Victoria Lafontaine, en vain. De même, Céline Montaland est évoquée pour le rôle d'Arabelle mais est jugée trop jeune pour représenter une tante.

Elle est lue dans une version comportant 14 tableaux, au théâtre du Châtelet, par d'Ennery, le 16 août 1880, et y est jouée à partir du 17 novembre 1880, Jules Verne assistant à la première. 386 représentations vont se succéder jusqu’au 13 novembre 1881, puis 8 reprises jusqu'en 1904, soit 1 327 représentations. Elle sera de nouveau régulièrement jouée à partir du 3 août 1906.

Elle est reprise aussi à Amiens pour la première fois le 26 août 1882 et y sera par la suite de nombreuses fois rejouée jusqu'en 1900.

D'Ennery touche 7 % des recettes, Jules Verne, 5, soit, à sa mort, 298 820 Francs, sans compter les droits de représentation en province et à l'étranger.

La pièce compte 16 tableaux. En plus de décors spectaculaires, un escadron de trente chevaux y est ajouté. La musique est principalement d'Alexandre Artus et, pour certaines scènes telles Fête tartare, de Georges Guilhaud.

Publié dans Inspirations

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